Pour sourire un peu… le billet d’humeur de Jean dans L’Echo du Berry

La guerre du golf.

Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? Revient-il à l’État de décider ce qui est juste ? Voilà deux beaux sujets proposés à la réflexion philosophique des candidats du baccalauréat 2022. Clampin a la nostalgie de ces moments de méditation lycéenne. Ah ! la philo et ses concepts éternels : liberté, conscience, justice… Aujourd’hui, certains thèmes lui titillent le bulbe : le sportif de haut niveau peut-il être libre ? Le fric peut-il acheter le bonheur ? Le sportif esclave des primes est-il plus libre que le sponsor ? Voilà de belles cogitations. Pas sûr que Schopenhauer, Kant, Rousseau et consorts puissent aider Marcel à disserter. Le flouze, l’artiche, la thune s’acoquinent trop bien avec la compétition sportive. Les exemples ne manquent pas pour montrer que le pognon pervertit l’esprit de certaines illustres compétitions : comme la Coupe Davis déboulonnée et rhabillée de billets verts par le footeux barcelonais Piqué, comme le Qatar et sa dispendieuse danseuse du PSG sans oublier son écologique prochaine Coupe du monde et ses aberrants stades climatisés… Ou quand l’argent inodore emboucane le sport avec son cortège de fléaux faits de corruption, blanchiment, rétro-commissions et pots-de-vin. L’univers actuel du golf est déchiré par cette invasion barbare du trèfle sur les greens. Jusqu’ici, les Ricains, dominant le marché financier de la petite balle blanche, attiraient les mecs plus ultra dans leur championnat pro nord-américain. Top joueurs, dotations de fric XXL, trois tournois Majeurs sur quatre aux States… bref, tout roulait pour le billet vert local. Et puis, patatras, coup de tonnerre, les Saoudiens et leurs milliards de dollars aux remugles de pétrole font sécession et créent ex nihilo un circuit parallèle, le LIV Golf Invitational Series. Comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, changement de braquet pour débaucher les meilleurs joueurs : le prize money est multiplié par quatre (25 millions $ à chaque tournoi), même le dernier est assuré de recevoir 130 000 dollars même en jouant comme une quiche. Les plus grands noms sont débauchés à grand coup de primes d’inscription avoisinant des dizaines de millions de dollars pour chacun d’eux. La thune jusqu’à la gerbe. Et le candide Marcel pensait que les golfeurs les plus riches sauraient faire la part des choses entre compte en banque et palmarès historique du golf… La hache de guerre est déterrée avec sanction immédiate des dirigeants US : bannissement des félons. Quant au circuit européen, il n’ose pas s’aventurer dans la réprimande pour l’instant et joue la montre : il réfléchit et attend de voir… on ne sait pas trop quoi, mais il fait l’autruche et supplie St Andrews de lui trouver une divine solution de compromis. Tempêtes sur les greens et vent de panique dans les bunkers : dans la guerre du golf, le nerf de la guerre déclare la guerre des nerfs.

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